vendredi 30 novembre 2012

Pop Art et Postmodernisme au pays des perfumistas


Je m’interrogeais sur mon, notre, rapport au parfum… Il y a la vérité des marques, leurs récits officiels, parfois changeants et les récits des gens qui portent les parfums. Souvent, c’est fort peu intéressant, ressassant un argumentaire sorti tout droit des cahiers de presse ou ressassant les mêmes clichés "ça sent trop bon", "c’est trop la classe" lassants, ennuyeux. 
Et parfois s’immisce un peu de poésie, quand les choses se font plus profondes, quand le parfum touche à l’intime, au précieux. C’est touchant de parcourir certains forums et de tomber sur ces instants de grâce que certains nous livrent, des morceaux de leurs vies, des moments choisis.

Mais le perfumista, c’est encore autre chose. On entre dans une dimension nouvelle, parfois proche de la performance artistique ou du cirque.


Entrez ! Entrez ! Et voyez ! On est dans la perversion la plus totale par rapport aux vérités officielles. Ici, tout n’est que trahison, perversion et détournement. Plus de règle, plus de genre, le seul plaisir et le dévoiement érigé en œuvre d’art. (J'exagère à peine) Le cassage systématique des codes et des conventions… 

Dans le monde parallèle des perfumistas, on maîtrise les clichés pour mieux les renverser. Il n’y a plus de genre, d’instant, de stéréotype que pour mieux les bousculer. Soudain, on enfile un parfum comme on enfile un rôle et on pratique l’ironie arty au plus haut point. Soudain, des bombasses deviennent de mauvais garçons en blouson noir et des camionneurs se la joue midinette en robe à fleur Laura Ashley


Chacun réécrit l’histoire, le cliché et instaure ses propres règles. Les récits se multiplient, s’interpénètrent et on glose à foison sur les effets supposés des muscs… Tout d’un coup, le monde est multiple, changeant et formidablement ouvert. Seul compte la senteur et l’élégance de la posture adoptée. A son échelle, le perfumista recrée le monde et détourne la production industrielle en une œuvre Pop Art. Dans le fond, c’est lui l’artiste et peut-être le parfum n’est-il qu’un support à la création, à une remise en question du monde subtile qui perverti les signes et détourne les code dans une mise en scène de soi, un soi sublimé et perverti, qui se libère en s’aliénant…

(illustrations: Andy Warhol, Selfportraits)

1 commentaire:

  1. Hello,

    Oui c'est vrai mais ça ne concerne que les passsionnés de parfums, pas les autres je pense.
    Quant à Andy Warhol il a inspiré une bien médiocre collection à François Nars, dommage si elle avait été réussie WAOUH ! Comme quoi un artiste peut passer à côté d'un autre artiste, il faut dire que s'attaquer à Andy Warhol relevait de l'exploit.
    Nous recréons le monde oui tous autant que nous sommes mais en matière de parfums, je crois que certains le recréent un peu mieux que d'autres enfin selon moi.

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