mardi 14 février 2012

Brésil low-cost

L’artisan Parfumeur s’est fait agent de voyage le temps d’un lancement, Batucada nous invitant à visiter le Brésil. Le Parfum démarre par un cocktail exotique à base de limette, menthe, une de ces cocktails enchanteurs et trompeurs qui se boivent comme de la limonade, tant ils sont frais et fruités, et vous laissent assez vite sérieusement pompette ; ensuite tout s’enchaine avec une note entre fleur et fruit qui évoque la banane mure. Ça pourrait être écœurant mais c’est très plaisant, rappelant un peu l’effet melon blet qu’on trouve dans le Parfum de Thérèse et dans Cristalle. (Références assez avouables) L’effet est plaisamment solaire, plus seyant et plus original que l’éternel effet ambre solaire et tiaré qu’on nous sert habituellement. Le contrat est donc rempli et les clients de l’agent de voyage-Artisan ne seront pas volés.

Il fut un temps ou l’Artisan Parfumeur nous faisait voyager par sa poésie qui nous ramenait en nous même, à des souvenirs chers et intimes, il semble céder à la mode de l’exotisme, avec talent, certes, et je le regrette un peu. La marque que j’ai connue me manque, elle semble avoir perdu son âme. Le bonheur de créer s’efface depuis quelques années devant le plaisir de vendre : L’Artisan Parfumeur est devenu un fournisseur, honnête et de qualité, rien de moins, mais pas grand-chose de plus.

Batucada, Karine Vinchon & Elisabeth Maier pour L'Artisan Parfumeur, 2010


2 commentaires:

  1. Vite senti, puis trop vite jugé à sa sorti, j'ai mal compris ce nouvel Artisan Parfumeur au départ. Je le trouvais complètement en dehors de tout ce que faisait la marque habituellement, et même plutôt "mainstream" (de très bonne qualité cependant) que "niche".
    Puis le temps a passé, je l'ai re-testé de temps en temps, et j'ai été charmé par quelque chose de précis dans ce parfum: la note langoureuse de peau chauffée au soleil. Je ne saurais dire ce qu'est précisément cette note, mais je peux cependant dire qu'elle a le pouvoir de faire voyager, de me donner un sentiment de bien être, d'abadon... en la sentant, je me revois l'été, en plein soleil, au bord d'une piscine ou sous l'ombre de grands pins, au moment où l'on est tellement biens, que le monde peut s'écrouler, et on s'en fout!
    Très franchement, je maintient le fait que ce parfum fasse un peu tâche dans la collection de l'AP, mais il reste pour moi, une très belle création que j'ai hâte de tester "grandeur-nature" à partir de cet été seulement, puisque ils ont eu l'excellente idée de sortir un parfum estival à l'automne!

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    1. Il fait voyager comme il le promet, je suis entièrement d'accord. Je regrette juste l'époque ou l'Artisan était émotionnel plus qu'exotique. J'aimais bien quand il ramenait à l'enfance, aux maisons de grand-mère à la campagne, etc...

      L'idée de l'estival en automne est purement marketing: pour conquérir l’hémisphère sud, un parfum qui y fait référence et sort de façon absolument logique à au printemps de là-bas puisqu'il est estival. Confidence d'une employée français de la marque: "on n'a plus rien à dire, c'est l'international qui décide de tout."

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