lundi 6 juin 2011

Jin Ping Mei:Ximen Qing entre en scène.

Anna May Wong
À force de se montrer à sa fenêtre Lotus d’Or attira l’attention d’un homme qui passait dans la rue. Ximen Qing était un apothicaire qui participait à tous les trafics et s’était d’autant plus enrichi qu’il n’avait pas de scrupule. Il était veuf de sa première épouse, possédait diverses concubines et entretenait quelques prostituées. Conquis par la beauté de Lotus d’Or le débauché alla trouver la mère Wang, entremetteuse et un peu maquerelle (imaginez là entre la Frosine de l’Avare et la Madame Anaïs de Belle de Jour), la voisine, qui tenait maison de thé, pour qu’elle l’attire chez elle et qu’il puisse séduire la belle dont le "corps avait la sveltesse légère d’un bouquet de fleurs."

Heureuse en ménage comme elle l’était, Ximen Qing avait tout du prince charmant et l’affaire fut vite conclue : Lotus d'Or ne tarda pas à découvrir à la base de l'outil de Ximen ‘l’anneau de soutien d’argent battu, bouilli dans une décoction d’herbes médicinales" Il contempla "la partie au dessus de la porte de sa vallée : pas le moindre duvet ! La chose apparaissait d’une blancheur odorante, tendue comme un tambour et pourtant pleine de douceur, crépée de rougeur, mais ferme et rebondie : objet entre tous adorable et désirable." Ensemble, ils jouèrent au jeu de la pluie et des nuages. (Expression traditionnelle), y jouèrent tous les jours et le bruit finit par parvenir aux oreilles du mari, bien sûr…

Ximen l’apothicaire, suite à une suggestion de la mère Wang, fournit de l’arsenic à sa maitresse qui s’en servi et se trouva veuve. Vous devinez que les amants s’en donnèrent à cœur joie : "Elle savait de mille façon aller au-devant de ses désirs. Ximen Qing, de son coté, s’activait en l’art de manier sa lance."

"Enfin, si vous ne savez ce qu’il advint, écouter le chapitre qui vient."

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