jeudi 21 octobre 2010

frustration parfumée

Je suis en pleine frustration. Ce qui est paradoxal puisqu’aujourd’hui, les rayons de la parfumerie débordent et que c’est semaine de promotion. Mais je bloque. Pour ce qui est de ma parfumerie plus select, de niche, pareil : pourtant elle connaît un vrai succès et va encore déménager et s’agrandir et en éternel mécontent, j’aimerais pouvoir revenir à la toute petite boutique que j’ai connue aux origines, celle ou il n’y avait que des flacons de parfums entassé dans des rayonnages serrés ou on ne savait se mouvoir et ou j’allais toujours SANS sac parce que ce n’était vraiment pas possible avec malgré ma taille 36 de l’époque. Plus d’espace, ça m’a plu, un rayon odeur soin, j’étais comblé, mais le coté grande surface que ça va avoir avec cabine d’institut intégrée, j’avoue que ça me saoule un peu.

Trop de choix tue le choix. Et tout en arrive à ressembler à tout et donc à rien. J’avoue que je ne parviens plus à suivre le rythme des lancements qui me donne le tournis et que je n’en ai plus envie. J’ai toujours été un peu à contretemps, mais rien à faire, je ne VEUX pas sentir le dernier Chloé ou le dernier Lutens. Rien à faire, je ne veux pas et je préfère me concentrer sur des choses qui sont sorties avant ma naissance : ça à tout le charme de la nouveauté car il me reste beaucoup à explorer ou à redécouvrir même si de ce coté là non plus, je ne soupire pas d’aise, entre reformulations et disparitions.

Mais enfin, je ne peux m’empêcher de soupirer en voyant que de médiocres nouveautés menacent parfois d’anciens classique en prenant leur place sur les rayonnage, dans les campagnes de publicités et dans l’esprit de certains, voir en étant tellement médiocre qu’elle menace de couler une marque. De mon jeune temps (traduction : les années ’80) on voyait des campagnes pour Arpège, Madame Rochas etc. régulièrement dans la presse. On se disait peut-être "ce n’est pas pour moi", mais on savait que ça existait, on voulait sentir et on se promettait d’y passer un jour. Maintenant, il semble qu’il n’y a que le petit dernier qui a droit au budget et on en arrive à faire rêver les jeunes filles de Lady Million plutôt que de Calandre. Et quand Dior relance Dioressence, toujours pas senti dans la nouvelle version, j’aimerais savoir qui est au courant ? Et puis on s’étonnera si ça ne se vend pas… Nouveau, maintenant, qu’est-ce que ça signifie au juste ? Sorti le mois passé ? Peu importe que le nom en recycle un autre et que le jus soit encore moins créatif, se contentant de varier un peu dans les accords de tête en prétendant à l’originalité. Le cœur peut-être un peu plat et le fond inexistant, ce n’est pas un souci : le nouveau flanker sera déjà en production avant que nous n’y soyons arrivés. J’exagère peut-être un peu, mais si peu.

Coté sélectif, très sélectif, franchement, je ne brule pas plus d’enthousiasme : c’est amusant de comparé trois variations autour de la vanille et quatre interprétation de la tubéreuse, mais tout fini aussi par se ressembler un peu aussi. L’exercice est intéressant, mais un peut trop systématique depuis 15 ans. Je ne peux pas m’empêcher d’y voir un certain manque de créativité à la longue. Beaucoup ne seront pas d’accord, mais moi, je n’en peu plus, j’ai envie d’abstraction, pas d’évocations qui sont toujours les mêmes. En passant d’Olivia Giacobetti chez Malle m’intéresse et m’intrigue parce que ce lilas n’est pas juste bien rendu, luxueux etc. mais parce qu’on ne sent pas des lilas à tous les coins de comptoirs, contrairement aux patchoulis, ambres, and Co. Et l’argument belles matières, c’est franchement surfait de chez surfait coté prix. Parce que de belles matières, intéressantes, qui ne coûtent pas des fortunes, ça doit bien exister, non ? Comment ferait Diptyque par exemple pour avoir dans son catalogue de jolies choses, originales, pour pas plus cher que la grande diffusion ? Idem pour l’Artisan Parfumeur. J’aime beaucoup le travail de Jean Claude Ellena, surtout sur les Colognes, mais m’offrir son très joli Brin de Réglisse, Hermès, ou Cologne Bigarade, F. Malle, je ne peux tout simplement pas et je préfère pour nettement moins cher la très intéressante Eau de Gentiane Blanche également revêtue du sceau de la noble maison Hermès, certes plus "commune" puisque distribuée largement mais très intéressante également dans ce registre et loin d’être inférieure aux deux autres en termes de tenue ou de sillage. (En ce moment, comme je suis dans une passe aldhéydés floraux, c’est plutôt First que je redécouvrirais volontiers.)

Après avoir appris que "Non, la chaîne ne suit plus Madame Rochas",je me suis offert un grand modèle d’Arpège. Un peu diminué peut-être, mais toujours tellement plus intéressant qu’un Misse Dior Chérie.


PS : je fais aujourd’hui une taille 38.

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